Le Philosophe, auteur et conférencier JULIEN GOBIN

Spécialiste des conséquences anthropologiques, sociétales et civilisationnelles de l’intelligence artificielle

   

 IA, technologie, cybernétique, prospective, société, travail, individu, libre arbitre, sens au travail, post-modernité, démocratie, libéralisme
 
 Notre société évolue si rapidement qu’il devient difficile d’anticiper son avenir. Ces changements dépassent le cadre professionnel et impactent nos vies. D’une part, de nouvelles aspirations émergent : individualisme, remise en question des identités de genre, crises de sens, burn-out, et éco-anxiété. D’autre part, la révolution technologique, portée par l'intelligence artificielle et les neurosciences, bouleverse nos modèles traditionnels. Cette double mutation touche de l’intérieur les entreprises sans qu’il soit pour autant aisé d’en comprendre le sens. Où allons-nous ?
Mon essai L’individu, fin de parcours ? Le piège de l’intelligence artificielle analyse cette métamorphose civilisationnelle que nous vivons aujourd’hui. Ni technophile naïf ni technophobe dogmatique, je propose une vision lucide de notre époque en examinant comment les nouvelles technologies, en apparence libératrices, rendent progressivement obsolète notre libre arbitre. Bien qu’elles prolongent la quête d’autonomie individuelle, elles risquent à terme de nous priver de nos décisions, en substituant les délibérations humaines sous-optimales aux algorithmes.
Tel est le grand paradoxe de notre époque : alors que l’individu cherche à maximiser son pouvoir et son autonomie, il se rend progressivement dépendant des technologies, au risque de perdre le contrôle de sa vie et de son identité. Face au paradigme de l’efficacité le libre arbitre, valeur centrale de l'Occident, pourrait-il bientôt arriver à date de péremption ? Est-ce pour autant un mal ?
Dans notre environnement de complexité technologique et de systèmes prédictifs, il est crucial pour les entreprises de comprendre la dynamique aujourd’hui à l’œuvre pour anticiper le monde de demain, se préparer au changement et choisir la place qu’elles souhaitent réserver à l’être humain.  


Philosophe de formation et diplômé de l’ESSEC, JULIEN GOBIN est expert dans les mutations contemporaines de la civilisation occidentale ainsi que dans l’impact des sciences et des technologies dans notre société. Auteur de l’essai L’individu, fin de parcours ? Le piège de l’intelligence artificielle (Gallimard, 2024), il a été consultant en stratégie et relations publiques et est actuellement professeur de philosophie à l’IESEG School of Management ainsi que formateur au concours d’entrée de l’INSP (ancienne ENA) à Ipesup.
Dans un contexte de changements et d’incertitudes, Julien propose de prendre de la hauteur en replaçant la révolution technologique actuelle dans la trajectoire de nos sociétés libérales afin d’anticiper les grands défis de demain. Quelle place accorder au consentement libre et éclairé de chacun, soit le libre arbitre, lorsque la technologie le rend sous-optimal ? Quelle sera la place de l’individu dans ce nouvel environnement ? 
Les thèmes soulevés dans ses conférences répondent aux problématiques que se posent les directions en termes de management, de gouvernance ou de politiques publiques. Il y est notamment question de la quête de sens dans nos sociétés, de l’avenir des démocraties, de notre rapport à la technologie et la manière dont elle se substitue à l’être humain dans les organisations.
JULIEN GOBIN a été invité à m’exprimer sur ces sujets dans nombreux médias, mais aussi à l’occasion de tables rondes ou comme conférencier, notamment à l’invitation de Direction de la donnée de la Région Ile-de-France (IA et changement de civilisation), du club de la presse Occitanie (IA et journalisme) de la chambre du commerce du Val-de-Loire (IA et design), de l’association des pédiatres de France (IA et médecine), de l’Urssaf (IA et sécurité sociale), de la CGT (IA et métiers de la vente), de la direction de la transformation du groupe Fujitsu (IA et prospective) ou encore du Secrétaire Général du Ministère de la Culture et chefs des DRAC (IA et libre arbitre).


Ses conférences ont pour objet l’évolution sociale, culturelle et philosophique des sociétés libérales d’une part, et la révolution technologique d’autre part.  
S’il lui est possible de traiter isolément l’un ou l’autre de ces domaines dans une conférence, il lui semble plus pertinent de les lier entre eux afin de sortir des lieux communs et proposer une grille de lecture nouvelle à même de d’identifier les véritables enjeux contemporains. 


 Voici à titre indicatif quelques propositions.
 
 1. Intelligence artificielle : vers la fin du libre arbitre ?
Le consentement libre et éclairé constitue un principe fondamental de notre société. Or, la révolution technologique risque de rendre obsolète le modèle de l’individu capable d’exercer son libre arbitre. Dans notre monde automatisé, l’autonomie individuelle s’érode en effet progressivement. Submersion informationnelle, fausses informations, profilage et recommandations algorithmiques, complexité de notre environnement digitalisé, enfermement dans des process, le libre arbitre peut-il rester la boussole de nos vies ? Ne vaudrait-il pas mieux, au nom de l’efficacité et pour nous guider dans un monde manquant de repères, laisser l’IA conduire nos vies et les affaires humaines au même titre que le GPS a pris le relais de notre sens de l’orientation ? Jusqu’à quel point l’entreprise, dont la raison d’être est précisément l’efficacité et l’optimisation, doit-elle laisser la machine se substituer à l’homme ?

2. IA-t-il un humain dans la boucle ?
L’IA peut-elle nous remplacer ou assistons-nous à un simple phénomène de destruction créatrice ? Si tous les métiers sont aujourd’hui concernés par cette question, il est important de sortir des discours sensationnels pour replacer les termes du débat. L’IA est en effet le produit de la révolution cybernétique remontant au milieu du XXe siècle dont l’objectif est le pilotage efficace et rationnel d’une action grâce à la formalisation logique du monde. N’est-ce pas également le but du management ? Notre monde automatisé est héritier de cette vision et pose une question fondamentale : jusqu’à quel point l’automatisation doit-elle s’immiscer dans l’entreprise ? Si l’IA révèle que notre cognition elle-même est en partie automatisable, peut-elle également jouer un rôle dans la fixation des buts et des valeurs guidant nos actions ? De même, l’optimisation que promet la cybernétique repose sur une vision logicielle du monde, elle suppose une extension des procédures afin d’administrer correctement toutes les situations : une machine à gouverner qui risquerait bien d’évincer toute responsabilité humaine. Alors que le sens en entreprise est érodé par la valeur de l’efficacité, il convient de se poser une question fondamentale : qu’est-ce qui, chez l’homme, échappe à l’automatisation, et comment l’entreprise peut-elle en tirer de la valeur ? 


3. Les grands enjeux sociétaux de l’intelligence artificielle
La révolution technologique pousse les entreprises à se lancer dans une course à l’adaptation, privilégiant l’implémentation immédiate des outils au détriment d’une réflexion complémentaire sur leurs usages et leurs conséquences. Or, pour bien utiliser ces technologies, il est essentiel de prendre de la hauteur afin de saisir leurs implications éthiques, sociétales et existentielles, démarche nécessaire pour nous les approprier pleinement et rester moteurs notre avenir. Pour ce faire, ces innovations doivent être replacées dans nos récits culturels et civilisationnels afin de leur donner du sens puis les inscrire, dans un second temps, dans nos grands enjeux contemporains.   


 Cette conférence offre un panorama généraliste des grands enjeux contemporains que l’IA soulève, qu’il s’agisse de l’externalisation de notre cognition, de la relation entre l’homme et la machine, de la responsabilité, de l’éthique ou encore des bouleversements sociaux, politiques ou géopolitiques. Ces thématiques sont reliées entre elles par les grandes questions transversales qui imprègnent les débats scientifiques, économiques, sociétaux et philosophiques actuels. La question directrice est la suivante : comment conserver son libre arbitre et son autonomie dans un monde où la technologie peut répondre de manière plus efficace que jamais aux besoins de l’homme ? 


 Afin de relier ces grandes mutations à nos récits culturels et sortir d’une approche binaire, chaque enjeu est illustré par un grand mythe ou récit ayant marqué l'imaginaire collectif, révélant en quoi les IA mobilisent de manière nouvelle des questions éternelles. L’avantage de ces références est qu’elles apportent des réponses nuancées là où le débat public et la peur de l’avenir tendent à polariser les opinions, l’objectif étant que les connaissances et questionnements soulevés lors de la conférence viennent faciliter et enrichir l’appropriation de ces technologies, car on n’utilise jamais mieux que ce que nous comprenons et pouvons relier au sens de notre existence. 

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